Mexico 2008: mais où sont passés les effets secondaires?

Publié le par Christophe

Mexico 1er jour.
Première impression, la moindre présence des malades africains. Chaque fois que je croise un activiste africain, c'est la même remarque: mais pourquoi êtes-vous si peu?
Il y a à Mexico beaucoup moins d'Africains que lors de précédents conférences, alors même que le continent noir est le plus touché par l'épidémie. Problème de visa, difficultés pour voyager, prix des billets d'avion, les raisons sont mutliples mais c'est dommage que tout ne soit pas fait pour faciliter la présence des personnes atteintes, des médecins et des chercheurs africains.
Deuxième impression: où sont passés les effets secondaires? C'est souvent un des thèmes majeurs des conférences sur le sida. En regardant dans ses grandes lignes le programme des sessions, j'ai remarqué que bien peu de place est accordé à cet aspect qui reste toujours préoccupant. Il n'y a qu'à voir les visages souvent marqués par la lipoatrophie (une fonte spectaculaire de la graisse) de beaucoup de ceux qui fréquentent le HIV Lounge, l'espace dédié aux séropositifs. Ou tout ceux qui marchent avec une canne.
Jamais autant de séropisitifs n'ont bénéficié d'un traitement antirétroviral. L'Onusida a annoncé la semaine dernière que près de 3 millions de malades du sida avaient aujourd'hui accès aux antirétroviraux. Est-ce pour ne pas gâcher la fête que l'on laisse un peu de côté les effet secondaires de côté?

En fin de journée, moment rare, celui où l'on se dit que tout n'est pas complètement fini pour l'activisme. L'ancien (désolé, je n'ai pas pris mes notes et n'ai pas retenu son nom) ministre de la Santé thaïlandais remercie Act Up Paris pour l'avoir soutenu dans son combat pour offrir aux malades thaïlandais les traitements les plus performants. C'était lors d'une conférence organisée par l'ANRS consacrée à l'accès gratuit aux traitements. Se sont sucédés des représentants du Brésil, du Cameroun et de Thaïalnde. Résister à la pression des labos et des pays riches pour soigner la population, c'était le message du représentant thaïlandais, qui pour les initiales CL (pour compulsory licence= licence obligatoire, un mécanisme qui permet de passer au dessus des brevets et qui permet de produire des copies génériques,  à moindre coût, des médicaments de marque) a trouvé l'expression Create Love. Joli.
Mais la journée a surtout été marqué par la première présentation en session officelle d'un programme auprès des MSM (Men having sex with Men, vous devriez savoir maintenant) en Afrique, au Togo. Vingt sept ans après le début de l'épidémie, je ne sais pas si on doit s'en réjouir ou en pleurer.

PS: mes amis d'Act Up m'annoncent que Viosa, l'ambassadeur du sida de la France, a finalement renoncé à lire le message de Nicolas Sarkozy. Non seulement la ministre de la Santé et le ministre des Affaires étrangères, ou leurs représentants n'ont pas daigné venir à Mexico, mais la France devient carrément muette. Peur des activistes, inanité d'un discours dans lequel le Président n'annonçait aucun renforcement de l'aide française à la lutte contre le sida, encore une fois, c'est bien le courage politique qui manque à ce gouvernement.

Publié dans Prévention-sida

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