Il y a moins de nouveaux cas de séropositivité en France mais pas chez les gays

Publié le par Christophe Martet

Une épidémie toujours active avec plus de 6300 personnes qui ont découvert leur séropositivité en 2006 en France, voilà le principal enseignement de l'étude que s'apprête à publier demain l'Institut de veille sanitaire (INVS), à la veille de la Journée mondiale contre le sida. Les chiffres qu'elle contient proviennent de la notification obligatoire du VIH et du sida, de la surveillance virologique et de la surveillance de l'activité de dépistage du VIH.
Les rapports hétérosexuels représentent la moitié des découvertes de séropositivité en 2006 et concernent pour moitié des personnes d’Afrique subsaharienne. Le nombre de découvertes de séropositivité a néanmoins diminué depuis 2003 chez les femmes de nationalité étrangère et depuis 2005 chez les hommes de nationalité étrangère.
Le nombre de découvertes de séropositivité a par contre augmenté chez les homosexuels entre 2003 et 2005, puis s’est stabilisé en 2006. Les homosexuels représentent 29 % de l’ensemble des découvertes de séropositivité, et 41 % d’entre eux ont été contaminés dans les 6 mois avant leur diagnostic.
Les pouvoirs publics vont sûrement voir d'un très bon oeil et insister sur la comparaison de ces résultats de l'année 2006 avec ceux des années précédentes. L'INVS souligne en effet que l'on assiste à une diminution des découvertes de séropositivité si l'on compare 2006 à 2004. Une autre bonne nouvelle est que les dépistages tardifs, lorsque le patient a déjà atteint le stade sida, sont aussi proportionnellement moins importants.
Mais les homos, qui sont moins de 10% de la population française, représentent 29% de l’ensemble des découvertes de séropositivité. Quarante et un pour cent d’entre eux ont été contaminés dans les 6 mois avant leur diagnostic. Plus d'un homosexuel sur dix se déclare séropositif, selon l'InVs, et le nombre de nouveaux diagnostics chez les gays est près de 70 fois plus élevé que dans la population hétérosexuelle. «Je suis effrayée par ces chiffres», a déclaré la ministre Roselyne Bachelot. Mais ce n'est pas ce genre de propos qu'on attend d'elle. L'épidémie a plus de 25 ans et ce sont toujours les gays qui ont payé le plus lourd tribu. Roselyne Bachelot dit vouloir s'appuyer sur l'expérience des associations pour relancer la mobilisation des acteurs. Pourtant, quand on connaît le peu de vigueur que certaines d'entre elles, à commencer par Aides, ont mis à se battre contre l'augmentation des pratiques à risque, on peut rester sceptique. Oui, il y a encore beaucoup de travail à faire pour que les contaminations parmi les gays diminuent de façon drastique. Pour l'instant, elles restent à un niveau catastrophique, après plus de 25 ans d'épidémie.

Publié dans Prévention-sida

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