Franchises médicales: Sarkozy et Bachelot insultent les malades

Publié le par Christophe Martet

Il y a des lettres qu'on n'aimerait pas recevoir. Celle que le président de la République a envoyé à Bruno-Pascal Chevallier, malade du sida en grève des soins est un sommet de cynisme. Un type qui gagne 19000 euros par mois peut-il, sans honte, écrire que la franchise représente 4 euros par mois et que c'est "une somme modique".
Quand vous n'avez pour vivre que le mimimum, 4 euros par mois c'est ce qui peut faire la différence. Ce sont ces quatre euros par mois qui vont vous permettre d'acheter un pain au chocolat le dimanche, un livre de poche ou un steak, ou encore de passer un peu de temps dans une expo, de mettre un bouquet de fleurs dans votre salon, d'offrir un petit cadeau à votre enfant. Des petits riens qui changent tout. Sarkozy, dans sa suffisance de nouveau riche, regarde de haut ces gens qui coûtent tellement cher et qui empêchent les riches de s'enrichir encore plus: ce sont les malades, demain les étrangers malades qui seront taxés,  ce sont les vieux bientôt assujettis à la redevance.
Il faut dire tout le mal que l'on pense de ces grèves de soins et de traitement. Mais après le forfait hospitalier, le 1 euro sur les médecins, maintenant les taxes sur les boites de médicaments, le système de sécurité sociale est mis à bas. Et les réactions de Sarkozy et de Bachelot (lire plus loin le communiqué de presse d'Act Up) sont une nouvelle gifle aux malades. Jusqu'à quand va-t-on se laisser faire?

PS qui a quelque chose à voir: ma mère, qui va bientôt avoir 80 ans, bénéficiait, en tant que contribuable non imposable, de la gratuité des transports sur Lyon. C'est fini. Sa carte de transports lui coûtera désormais 30 euros par an, soit 2,5 euros par mois. Encore "une somme modique".





Communiqué de presse d'Act Up-Paris
vendredi 18 janvier 2008

La réaction de R. Bachelot-Narquin face aux grèves des soins est lamentable
Combien de malades devront se mettre en danger
pour que la ministre juge leur parole légitime ?


Aujourd'hui, vendredi 18 janvier, Roselyne Bachelot-Narquin a réagi à la grève des soins entamée d'abord par un malade du sida, puis par d'autres personnes atteintes de pathologies graves (insuffisance rénale, diabète).

Sa réaction n'est qu'un rabâchage d'arguments déjà connus, partiels, et totalement inadaptés à la situation de crise actuelle. Elle a ainsi rappelé que les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle étaient exonéréEs de cette nouvelle taxe sur leur état de santé. Mais personne ne remet cela en cause. Par contre, la ministre oublie de dire que les bénéficiaires de l'Allocation Adulte Handicapé (628,10 euros par mois) doivent s'acquitter de la franchise.

Seule nouveauté dans cet argumentaire inepte, Roselyne Bachelot-Narquin déplore que « quatre malades décident de porter le débat face à la décision des parlementaires, votée par des millions de personnes. » Cette réaction est lamentable : alors que l'ensemble des associations demandent à ne pas imiter l'exemple de Bruno-Pascal Chevalier, la ministre de la santé, elle, sous-entend qu'il faudrait qu'il y ait bien plus de malades en grève de traitements pour qu'elle prenne en compte leur parole.

C'est donc très clairement un appel à tous les malades et les handicapéEs désespéréEs qu'elle lance. Faut-il que les malades d'Act Up, ou d'autres associations, se mettent en grève de soins, eux/elles aussi ? Combien faut-il à Roselyne Bachelot, de personnes qui passent à l'acte pour qu'elle prenne au sérieux la gravité de la situation ? Combien de personnes qui meurent ?

D'un côté, un Président de la République, qui affirme que les franchises pourraient être prises en charge par des mutuelles, alors qu'il a tout fait pour les en décourager ; de l'autre, cette nouvelle réaction de Roselyne Bachelot-Narquin. Décidément, cette majorité n'a que mépris pour les malades et les handicapéEs.

Act Up-Paris a publié la liste des députés-maires de droite et appelle à les sanctionner aux prochaines municipales pour leur rappeler l'impact de leur soutien aux franchises médicales. (1)

Act Up-Paris exige le retrait des franchises médicales et du forfait à un euro.

Publié dans Politique

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