Sweeney Todd, ça saigne

Publié le par Christophe Martet

sweeney-todd-copie-1.jpg












Je sors de la projection spécial bloggeurs de Sweeney Tood, le dernier Tim Burton, d'après le musical de Stephen Sondheim. C'est saignant!
Pour ceux qui ne connaissent pas cette histoire (et qui donc n'auraient pas lu tous mes posts à ce sujet), petit rappel des faits: Sweeney Todd (Johnny Depp), un ancien barbier envoyé aux galères, revient à Londres se venger de celui qui lui a ravi son amour. Il rencontre Mrs Lovett (Helena Bonham Carter), qui prépare des pâtés à la viande peu ragoûtants. Sweeney Todd décide de passer à l'action…
Adapté d'une pièce de Christopher Bond, le musical de Stephen Sondheim, créé pour la première fois en 1979 à Broadway, inagura l'ère des méga productions du théâtre musical. La partition est une des plus belles de l'auteur de Company et de Into The Woods. En l'adaptant au cinéma, Tim Burton s'en est donné à coeur joie et sa mise en scène coup de poing renforce le côté gore de la pièce. Dès le générique, nous savons que le film ne fera pas dans la dentelle et qu'aucun centicube de sang ne nous sera épargné. La scène pendant laquelle Johnny Depp chante la superbe mélodie Johanna tout en tranchant la gorge de ses clients est déjà anthologique: Tim Burton prend un malain plaisir à filmer chaque nouveau meutre en renouvelant l'effet de surprise et de tension. Le sang dégouline, il est projeté sur la caméra, les crânes explosent. On a envie de crier stop, mais on en redemande.

Visuellement, j'ai été blufé, comme toujours, par l'inventivité de Burton, cette capacité à créer un univers et à n'en plus sortir. Pendant plus de deux heures, nous sommes plongés dans un Londres de cauchemars, où personne ne trouve grâce aux yeux de Sweeney Todd, habité par son obession de revanche sur les nantis, prêt à trancher toutes les gorges. Nous suivons ainsi cette longue descente aux abîmes. Sweeney Tood est l'un des films les plus noirs du cinéaste.
Et puis il y a la musique et les lyrics de Stephen Sondheim et ils emportent tout. Quelle jouissance d'écouter cet opéra grinçant dans une adaptation à la hauteur de sa démesure. Normal, c'est Paul Gemingnani, grand complice de Sondheim, qui dirige. Ceux qui connaissent l'oeuvre constateront que quelques scènes ont disparu, notamment les duos entre Johanna et Anthony, et que le principal changement est la suppression de la ballade de Sweeney Todd et ses variantes. En fait, et c'est compréhensible, toutes les mélodies qui impliquaient le chorus ont été supprimés. Nous sommes au cinéma, pas sur une scène de théâtre et le spectateur n'a pas forcément besoin de ces scènes d'exposition et de commentaires sur ce qu'il est en train de voir. Sans parler du fait que ces scènes sont aussi au théâtre utilisées pour changer de décor. Hormis ces changements, l'essentiel est là. Même si Helena Boham Carter n'a pas la gouaille d'une Angela Lansbury, ses airs sont savoureux (en tout cas plus que ces pâtés). Johnny Depp s'en sort très bien. Dommage que la traduction des lyrics ne fasse pas justice au génie de Sondheim. Mais je reconnais que la tâche n'est pas facile.

Comme l'écrit l'excellent bloggeur du site broadwaybaby et néammoins ami Xavier, espérons que ce film fasse mieux connaître l'oeuvre de Stephen Sondheim en France. Il existe déjà en DVD plusieurs versions de Sweeney Todd, le musical, parmi lesquels une captation de l'original avec Angela Lansbury et George Hearn et la version concert filmée à San Francisco en 2001, avec le même George Hearn et l'incroyable Patti Lupone.


Date de sortie officielle de Sweeney Todd : le 23 janvier 2008
- Choisissez votre client, et rasez le de près en vous rendant sur http://sweeneytodd-lejeu.com
- Envoyez leur des "spécialités maison" (profiteroles aux yeux, tarte aux nez,...) grâce à l'application Facebook du film
http://apps.facebook.com/sweeneytoddgifts/
- Retrouvez toutes les infos et l'ambiance de Sweeney Todd sur le myspace http://www.myspace.com/sweeneytoddlefilm


 

Publié dans Cinéma

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article