Mexico 2008: une cérémonie d'ouverture consensuelle
Sex-workers, drug users, MSM, homophobia. Il semblerait que chacun des discours prononcés pendant la cérémonie d'ouverture de la 17 conférence mondiale sur le sida était un copié-collé du précédent. Ce moment toujours solennel et pour tout dire un peu gonflant des conférences sur le sida a pris à Mexico un ton encore plus ampoulé. C'est à qui, de Peter Piot, le directeur de l'Onusida à Ban Ki-Moon, le secrétaire général des Nations Unies, en passant par l'ancien président du Bottswana, verserait le plus dans le politiquement correct. Cette année, les mots de "travailleur du sexe", des MSM (Men Having Sex with Men) et usagers de drogues étaient les plus bankables. Désolé de paraître un brin cynique, mais entendre après plus de 27 ans d'épidémie que l'on doit s'occuper du sort de ces groupes me laissent rêveur, pour employer un mot un peu faible. Non, je dirai plutôt que je suis assez dégouté que, au-delà de ces mots creux, aucun des orateurs ne rentre finalement dans le vif du sujet en parlant, de là où il est, de ce qu'il ou elle peut faire. Même les femmes séropositives invitées à parler nous servaient un discours de victimisation, destiné sûrement à faire pleurer dans les chaumières, mais qui laissaient peu de place à des mesures concrètes. ll a fallu attendre l'intervention du président de la République, Felipe Calderón Hinojosa, pour se réveiller un peu. Loin des mots creux, celui-ci a notamment rappelé que le Mexique venait de passer une loi contre l'homophobie, que les sommes consacrées au sida allaient être augmentées et que, dès maintenant, le pays permettrait à tous les malades d'accéder gratuitement aux médicaments antirétroviraux et que pour celà, les autorités de santé pourraient passer outre les brevets et les médicaments de marque. Une intervention très applaudie par les latino-américains, très présents.
En prime, une petite vidéo de cette cérémonie, en ligne un peu plus tard dans la journée.
En prime, une petite vidéo de cette cérémonie, en ligne un peu plus tard dans la journée.