Valls, Mariani, et la surenchère sur l'immigration
Manuel Vals est socialiste. Pourtant, sur la question de l'immigration, il n'hésite pas à affirmer, récemment sur RTL qu'il fallait sortir d'un certain angélisme sur cette question. En gros, sa position n'est pas très différent de celle d'un Nicolas Sarkozy: "Moi je prône une immigration économique d'abord aujourd'hui, qu'on mette sur la table la question des quotas." a déclaré mot pour mot le maire d'Évry le 10 septembre dernier au micro de RTL face à Jean-Michel Aphatie. C'est peu ou prou du Sarkozy dans le texte. Et toujours sur le même sujet, le même jour dans Les Échos, Manuel Valls déclarait: "J’ai dit qu’on pouvait faire un bout de chemin avec la majorité à condition qu’elle nous écoute et accepte nos propositions au nom de l’intérêt général." On sait ce que cette politique de l'immigration est en train de créer: les pays riches pillent les pays africains de leurs élites et de leur personnel qualifié que ces mêmes pays riches n'ont pas formé. Ainsi, certains pays d'Afrique manquent de médecins et d'infirmières pour prendre en charge les grandes maladies qui les frappent (sida, paludisme, tuberculose) et cette crise est aggravée par le départ de personnel qualifié vers l'Europe et les États-Unis, encouragé par les pays riches en manque de personnel. Manuel Valls ferait mieux de s'interroger sur cette question. Et puis encore une fois, qui parle des centaines de milliers d'immigrés laissés sans titre de séjour en France. Cet été, la Direction de la concurrence évoquait les très nombreux hôtels et restaurants hors-la-loi qui embauchaient des sans-papiers. Depuis, que s'est-il passé, rien. Les amis de Sarkozy au patronat et dans ces entreprises sont trop contents d'employer des immigrés sans leur payer de couverture sociale. Je ne dis pas que la recette espagnole de régularisation des sans-papiers qui travaillent est la recette magique. Mais on pourrait commencer par là. Avant tout par respect des personnes elles-mêmes. Mais non, Sarkozy, Valls et consorts préfèrent toujours utiliser les immigrés comme boucs-émissaires. Sans oublier que Thierry Marianni, député UMP du Vaucluse, vient de proposer le fichage génétique des demandeurs au regroupement familial.